Chroniques sur des rencontres d'exception
Quand on exerce dans le monde de la communication, il faut aimer les gens et considérer que la vie est, d’abord et avant tout, une aventure humaine qu’il faut savoir croquer à pleines dents. Certains rêvent de faire le tour du monde, mon rêve aurait été de rencontrer les 7 milliards d’être humains sur cette terre, un par un. Mais pour cela, il aurait fallu plusieurs vies ! Je me sens toutefois chanceux d’avoir croisé le chemin d’autant de personnalités célèbres qui m’ont marqué par leur humilité que de gens ordinaires capables de réaliser des choses extraordinaires. Cette rubrique me permet d’immortaliser ces instants magiques tout en partageant des sagas humaines où j’ai pris autant de plaisir à démystifier des stars qu'à mettre des femmes et des hommes de l’ombre sous les feux de la rampe.
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C’était vers le coup de 17h, un jour du mois d’août 2016 à Saint-Tropez. Il ne pouvait pas passer inaperçu, avec sa chemise bleue électrique, ses lunettes de soleil assorties qui n’ont de rival que celles d’Elthon John. Il était là, sur la terrasse du mythique café Sénéquier de Saint-Trop, Michou, le roi du Cabaret qui n’a jamais fait mystère de son homosexualité. C’était même l’un des premiers symboles libérateurs des mœurs en France et il était devenu célèbre pour ça. Ce mec m’a toujours fasciné. J’admirais son courage, son extravagance qui n’a que faire de « ce que l’on dira-t-on » et son sourire toujours arboré sur son visage telle une invitation à la vie.
J’ai eu l’occasion d’accompagner le Mouvement Citoyen de Strasbourg dans sa communication pour les élections municipales de 2014. Un mouvement qui rassemble des citoyens français de tous bords avec un entrepreneur d’origine turque en tête de liste, Tuncer Saglamer. Nous savions d'emblée que ce petit mouvement de quartiers ne pouvait gagner les élections face aux mastodontes que sont les grands partis politiques, mais nous voulions peser sur les décisions locales. Lorsque nous avons remarqué que les médias n’avaient d’yeux que pour les deux grands partis historiques, j’ai proposé au MCS de frapper fort avec un projet inédit pour la ville.
Quand je l’ai vu, je me suis dit qu’il aurait pu être mon fils. Mais quand j’ai parcouru sa biographie, je me suis rendu compte qu’il avait tout de même la bonne trentaine, donc pas aussi jeune que je le pensais. Le souci doit alors venir de ce cliché où, soit je parais plus vieux, soit c’est lui qui semble plus jeune. C’est certainement aussi une question de look et de maquillage. Je pense qu’il faut tout de même du courage pour s’assumer ainsi en public et c’est là justement le talent de tout artiste. Outrepassant sa timidité, Bruno avait ce courage de s’assumer en toutes circonstances car il savait que c’était le prix à payer pour avoir la reconnaissance qu’il mérite.
Qui aurait pensé qu’un jour je serais reçu par un ministre à l’Assemblée Nationale ? Rien ne me présageait à cet honneur et pourtant c’est ce qui m’était arrivé en cette année 2013. Partie d’un simple défi personnel, l’histoire ressemble presque à un conte de fées. Comme quoi, quand on veut, on peut !
Rencontrer un artiste de renommée ou une star peut être considéré comme un privilège, un moment marquant dont on se souvient longtemps. Si la star en question présente des qualités humaines, le plaisir est décuplé et l’instant devient sacré. Ce fut le cas avec Alain Souchon, un homme dont les qualités rivalisent avec le talent de l’artiste.
Il est l’idole des jeunes générations. Son clip Rosa affiche plus de 50 millions de vues sur Youtube et son dernier CD fait partie des meilleures ventes de Rap français. Et dire que je ne savais rien de tout ça quand on m’en avait parlé. Le 21 avril 2016, Kayak organisait une soirée à Lille Grand Palais pour le lancement de la marque Bleu d'argan. Notre client étant proche de la famille de Gradur, nous avions alors prévu une invitation pour la star. Mes collaborateurs à l’agence, bien plus jeunes, étaient tous excités à l’idée de le rencontrer. Pour eux, c’était comme s’ils allaient passer une soirée en compagnie de Barack Obama. Mais ça, c’est ma référence, pas la leur car je suis sûr qu’à choisir entre les deux, ils auraient opté pour Gradur sans hésiter.
« Habib, j’ai besoin de toi ! » j’ai reconnu au téléphone la voix de Saad, un ami et client pour qui j’éditais à l’époque un journal local. C’était en 1995, un an avant mon retour en France. Je dirigeais encore la société d’édition et de gravure « Quadrichromie » à Rabat. Tout en assumant des responsabilités dans une administration, Saad avait de nombreuses relations parmi les journalistes marocains et je ne sais pas comment il avait fait, mais il avait eu un contact avec Chico, fondateur et leader des Gipsy Kings. Les artistes devaient effectuer une tournée au Maroc, notamment pour relancer les Gypsies après la scission qui avait eu lieu au sein du groupe. « Je dois accueillir les Gipsy Kings pour un reportage, mais ça tombe mal, je dois partir en mission à l’étranger. Peux-tu t’en charger ? ». Me voilà, en quelques minutes, investi d’une mission assez incroyable.
Son prénom est Driss, mais je l’appelais toujours Ba Driss. Le « Ba » est une manière de mettre en valeur quelqu’un à la « marrakchie ». Plus serviable que lui, tu meurs ! Toujours souriant prêt à rendre service, le regard abaissé, non pas pour signifier la moindre hypocrisie ou sournoiserie selon le décryptage de la culture occidentale, mais pour marquer le respect qu’il porte à chaque personne qu’il côtoie, selon les bonnes traditions de la culture orientale et arabe.
Nous étions en pleine campagne de promotion du métro dans le service marketing des transports en commun de Lille. Fiers de promouvoir l'image du premier métro entièrement automatique au monde, nous saisissions chaque occasion pour en parler ou pour le faire visiter. Au soir de la fête de la musique de cette année 1985, nous devions accueillir une quarantaine d’artistes pour un concert en centre ville. Nous avions alors entrepris de les escorter en métro, très pratique pour éviter la foule et déboucher directement en plein centre. C’était bibi qui était de service pour cette mission. C’est-à-dire moi-même et non pas Bibie, la chanteuse de « tout doucement » dont il est question dans cette chronique.
Comme disait une pub, « s’il n’existait pas, il aurait fallu l’inventer ! ». Serge Bessmertny est un strasbourgeois, retraité, après avoir bien servi le Conseil de l’Europe avec son talent d’interprète. Il était devenu un ami dès notre premier contact. J’ai rarement connu un être aussi humain et profond que Serge. La première fois qu’il m’avait contacté, c’était pour me confier la réalisation d’un projet de beau livre culturel qu’il souhaitait éditer et diffuser pour rendre hommage à un de ses amis, Hamid Kiran, artiste-peintre marocain qui a passé sa vie à créer des toiles exprimant un univers qui lui semblait propre mais qui n’avait jamais eu d’échos ni auprès des galeristes ni auprès des instances publiques censées encourager son art. Serge avait financé toute l’opération et le livre édité était vraiment beau. Mais pour le réaliser, nous avions travaillé plusieurs mois, ensemble, sur le projet. C’est là que nous avions appris à nous connaître et à nous apprécier.
Dès que j'entends sa voix sur les ondes et à chaque commémoration d'anniversaire de sa perte, je ne peux m’empêcher de penser à ce grand artiste, foncièrement humain, que j’ai eu la chance de côtoyer un soir de 1981. Je faisais partie du comité d’organisation de notre soirée de gala annuelle des étudiants de MSG et nous avions choisi, cette année là, d’inviter Balavoine. Il était au sommet de son art à l’époque. Cela se passait au Macumba de Lomme et je me souviens qu’une demi-heure avant le spectacle, il était venu au grand salon qui faisait office de bar au fond de la salle. Décontracté et accompagné de quelques musiciens, il se tenait debout au milieu de quelques membres de notre comité.
« Que voulez-vous que j’écrive ? » m’avait-t-il demandé lorsque je lui avais tendu le livre d’or. « Allez-y, allez-y, votre Altesse ! N’importe quelle bafouille de votre part me fera plaisir ! » lui avais-je répondu. C’était cet échange qui avait provoqué notre hilarité sur ce cliché datant de 1993. Mohamed VI, Roi du Maroc, Prince héritier à l’époque, a été certainement l’une de mes plus grandes rencontres.
Depuis qu’il avait incarné « Gandhi » dans le film du même nom, Ben Kingsley était devenu, pour moi, l’un des acteurs les plus populaires du cinéma américain des années quatre-vingt. Comme bon nombre de jeunes de l’époque, j’avais vu et revu ce film plusieurs fois, malgré sa durée dépassant les trois heures. Richard Attenborough avait réalisé une œuvre magistrale et semblait avoir vu juste en choisissant Ben Kingsley comme acteur principal. L’idée de combattre la violence par la pacifique attitude semblait coller tellement au personnage. Depuis, plus personne ne pouvait imaginer l’acteur autrement que dans la peau du « mahatma », incarnant sa sagesse, sa pudeur, sa zénitude ! Et pourtant …
C’était en 1995, dans une soirée de clôture du festival des Orangers à Rabat. Avec mon épouse, nous avions le privilège de faire partie d’une centaine de convives dans une résidence privée. Sylvester Stalone devait y faire figure de guest star, suite à la projection en avant-première dans l’après-midi de l’un de ses films. Mais, c’est Tony Curtis qui l’avait remplacé pour cette réception. Tenue de soirée, constume noir, noeux pape, il était aligné avec nos hôtes pour accueillir tous les invités de la Jet Set marocaine. Les uns après les autres, ils le saluaient de manière très courtoise et distinguée.